Nous avons passé un temps de prière du 22 au 29, appelé Jéricho, pour que se manifeste la puissance de Dieu dans notre vie, dans celle de nos paroisses et groupes de prière, dans notre diocèse. À travers un temps de louange, de méditation des Écritures et d’exhortation à laisser la lumière du Christ illuminer notre vie, nous avons pris le rythme de Dieu dans notre agenda en lui faisant place tous les jours. À la suite du psalmiste nous avons fait nôtre ce cri de joie « Moi je prends appui sur ton amour, que mon cœur ait la joie de ton salut, je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait. » 1 et le Seigneur nous a comblés de ses bénédictions, remplissant l’église de Valenton de plus d’une centaine de personne entre 20 et 21 heures, les deux tiers étant présents pour la messe de 19 heures en plein mois d’aout. Vraiment le Seigneur est bon.

Et maintenant, comment poursuivre cette source de louange dans le témoignage de vie ? Y a-t-il une conséquence à la rencontre avec Dieu dans notre prière, et laissons-nous notre vie s’illuminer par sa présence ? Nous entendons l’appel profond de notre vie, le sens de ce que nous devons accomplir, la bénédiction à recevoir. « La foi nous enseigne à voir que dans chaque homme il y a une bénédiction pour moi, que la lumière du visage de Dieu m’illumine à travers le visage du frère. » 2 Il nous faut témoigner de cette joie de croire et la partager comme une proposition de la vérité de l’amour dans la réalité fraternelle. Il est de notre responsabilité d’annoncer, et de la responsabilité de nos frères d’accueillir cette parole et de la recevoir comme source de vie. Parfois nous nous sentons responsables du résultat en oubliant que c’est Dieu qui agit par grâce et laisse à chacun l’expression de sa propre liberté, même si parfois nous sommes atterrés par les choix. Or le discernement des choix à opérer se vit dans la prière et la méditation des Écritures pour ouvrir notre intelligence à la volonté de Dieu. « La bénédiction, véritable signe sacré, « puise son sens et son efficacité dans la proclamation de la Parole de Dieu » 3 .Le partage de la Parole est alors le premier témoignage que nous devons donner aujourd’hui. Le Seigneur se révèle dans l’inattendu de l’histoire et nous révèle la joie de sa promesse dans notre vie. C’est une grâce à accueillir avec ferveur
pour marcher en confiance en sa présence. Comme nous le rappelle le conseiller spirituel « Faites, au contraire, tout ce qui est en vous le mieux que vous pourrez, selon vos lumières, et ne vous négligez pas entièrement vous-même à cause de la sécheresse et de l’angoisse que vous sentez en votre âme. » 4 La lumière de la vérité nous amène à la foi authentique dans la confiance de la promesse du Salut. Cette rentrée pastorale orientée vers l’attention à la famille et la place des jeunes et des vieux dans notre
communauté est l’occasion d’une communion intergénérationnelle dans la joie d’une relation aidant à la croissance. Même vieillir est croitre dans la grâce de Dieu, par une sagesse plus profonde et une stabilité de vie dans la raison de l’âge.

1 Ps 12 (13)
2 &54 Lumen Fidei – Pape François
3 &63 Verbum Domini – Benoit XVI - Livre des Bénédictions, Préliminaires généraux, n. 21.

Il nous faut redécouvrir en communauté paroissiale, notamment par les maisons d’évangile, un amour sans détour pour ne s’attacher qu’à Dieu et à lui seul. « En effet, Jésus est la lumière du monde, la lumière de la vie 5 ; il est le pasteur qui guide et nourrit les brebis 6 ; il est le chemin, la vérité et la vie 7 ; il est celui qui conduit au Père, de telle sorte que le voir, lui le Fils, c’est voir le Père 8 . » 9 L’expérience des témoins de la grâce est d’abord une manifestation de Dieu, le saisissement d’une rencontre. Par nos
vulnérabilités et notre vocation d’images de Dieu, nous sommes appelé à dire quelque chose de Dieu, même si parfois nos faiblesses nous éloignent de sa grâce prévenante.

La lumière de Dieu éclaire toute notre vie et nous fait prendre conscience de notre appel premier à vivre notre vie en Dieu. Il nous faut comprendre qu’au final, l’amour n’est pas affaire de sentiment mais bien de fidélité dans une conscience éclairée qui recherche la volonté de Dieu. En quelque sorte on pourrait vouloir aimer dans la lumière de la foi, même si notre cœur a du mal parfois à se laisser saisir par sa présence. C’est important de comprendre qu’un choix de vie entraine des obligations, des sacrifices mais un bonheur immense lorsque Dieu est présent. « Sous cette lumière, l’écoute réciproque, le respect et l’abstention de tout jugement hâtif, la patience, la capacité d’éviter que la foi, qui unit, soit subordonnée aux opinions, aux modes et aux choix idéologiques qui divisent, constituent autant de qualités d’un dialogue qui, à l’intérieur de l’Église, doit être poursuivi avec assiduité, volonté, sincérité. » 10 L’appel à la sainteté nous fait
vivre cette foi pour veiller à notre croissance spirituelle et à celle de nos frères et sœurs par le témoignage de notre vie.

4 LII, 7,1 imitation de J.C.
5 cf. Jn 8, 12
6 cf. Jn 10, 11-16
7 cf. Jn 14, 6
8 cf. Jn 14, 6-10
9 &19 Veritatis Splendor – Jean Paul II

Alors après ce temps de Jéricho, nous voici invités à continuer d’être à l’écoute de l’Esprit Saint, pour nous laisser embarquer dans le souffle de sa présence et connaitre les joies d’accomplir la volonté du Père à travers la méditation des Écritures. Il nous faut aussi aller trouver nos frères pour dire la joie du salut de Dieu, laisser l’Esprit Saint agir dans la grâce des rencontres et nous rendre disponibles dans le don sincère de nous-mêmes. Oui le Seigneur fera toute chose nouvelle.

Père Gregoire BELLUT -Curé – Doyen

Nous voici présents pour une nouvelle rentrée paroissiale, attentifs à porter les fruits de l’Esprit et à témoigner de cette vie de Dieu en nous. L’été a été le temps du ressourcement, de la prière, et d’un renouvellement de ferveur avec la semaine de Jéricho. Néanmoins, il y a une difficulté actuelle dans une forme d’indifférence qui peut habiter nos rencontres et le relativisme apparent de la foi. Ce n’est pas nouveau, le Père saint Maximilien-Marie Kolbe en parlait déjà avant-guerre. « À notre époque, ce n’est pas sans douleur que nous voyons comme une épidémie, ce qu’on appelle l’indifférentisme, se propager de diverses manières non seulement chez les laïcs mais même dans les communautés religieuses. » 1 De plus l’attraction aliénante des moyens qui sont mis à nos dispositions pour occuper le temps, que ce soit les écrans, ou l’occupationnel du sport ou des activités ludiques, interroge sur la ferveur que nous déployons à méditer les Écritures. Dans le souffle de l’Esprit, il nous faut retrouver le zèle évangélique « La vie n’est qu’un instant, une heure passagère… Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t’aimer sur la terre Je n’ai rien qu’aujourd’hui ! » 2 . Notre mission d’évangélisateurs, est un appel baptismal à rendre compte de notre foi dans l’instant présent, ni hier, ni demain, c’est aujourd’hui que nous devons témoigner. Un vibrant appel à partager la Bonne Nouvelle du Salut, en annonçant dans la joie la révélation du Christ Sauveur qui nous annonce que Dieu est amour. « Ils sont effectivement innombrables, les événements de la vie et les situations humaines qui offrent l’occasion d’une annonce discrète mais marquante de ce que le Seigneur [dit] dans cette circonstance » 3 Il nous faut retrouver ce zèle évangélisateur, par un
renouveau de notre ferveur et notre volonté de poser des actes qui témoignent de notre foi, rejoindre chacun dans son histoire pour l’amener au Christ et faire luire, par la grâce de l’Esprit Saint, sa dignité de fils de Dieu. Le Christ nous rend libres et nous invite à aimer en vérité, dans tous les engagements que nous prenons. L’amour est premier dans l’annonce, il nous introduit à une meilleure compréhension
de la grande espérance du Salut. De plus, l’amour enracine notre foi dans cet esprit de liberté de qualité par la recherche du meilleur bien.

1 Office des lectures – Saint Maximilien-Marie Kolbe (8 janvier 1894- 14 août 1941 Auschwitz)
2 P 645 œuvres complètes Ste Thérèse de Lisieux PN5 Mon chant d’Aujourd’hui
3 & 43 Evangelii Nuntiandi – Paul VI

Reconnaissons que nous pouvons vivre dans l’indifférence une forme de clientélisme. Nous appartenons à tel service paroissial, à tel groupe de prière, parfois très impliqués, mais nous sommes étrangers au
reste, dans une forme d’indifférence : « ce n’est pas mon boulot,… on ne peut pas être partout,…ça ne m’intéresse pas… ce n’est pas ma culture ». On aboutit à des clubs fermés, ou à des pastorales ethniques
en nous éloignant ainsi de la dimension catholique de notre foi. Entre l’attitude consumériste, et l’attitude utilitariste, nous perdons le sens de Dieu. Or, l’amour est une démarche d’aventure personnelle et communautaire, et la liberté qui en découle doit accueillir les propositions en étant présents lorsque c’est possible, ou au moins être intéressés et dans notre responsabilité répercuter la proposition lorsque
nous ne pouvons pas nous rendre disponibles. Là encore, soyons attentif à l’appel de l’Esprit car nous pouvons faire des kilomètres pour aller voir un spectacle, mais lorsqu’il s’agit de prier, prendre la voiture ou tout autre moyen de transport, cela se révèle être insurmontable. La disponibilité et l’indisponibilité doivent se vivre dans un discernement prudentiel et la volonté de vivre le dessein du Père dans ma vie à
l’écoute de la Parole de vie, et embrasé par le feu de l’Esprit et non un désir déraciné de la prière.

Nous voici alors attentifs à déployer ce zèle apostolique par une disponibilité de tous les instants à la grâce du Seigneur et au moment opportun, pour rejoindre chacun dans son histoire et relire ensemble le dessein du Seigneur pour notre aujourd’hui. « La joie de l’évangile est celle que rien et personne ne pourra jamais enlever 4 . Les maux de notre monde – et ceux de l’Église – ne devraient pas être des excuses pour réduire notre engagement et notre ferveur. » 5 L’enthousiasmante rencontre avec le Christ est une réalité que nous devons déployer dans la vie de l’Esprit Saint afin de révéler à tous l’amour de Dieu le Père et le désir intérieur de vivre la communion dans le dynamisme trinitaire pour
l’éternité. « Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce, Rien que pour aujourd’hui » 6 Il nous faut retrouver la joie des premiers chrétiens à se retrouver, non pour l’ambiance ou l’utilité du moment, mais parce que le Seigneur est au milieu de nous rien que pour aujourd’hui

4 cf. Jn 16, 22
5 & 84 Evangelii Gaudium – François

La première annonce percutante de notre foi devrait peut-être viser à retrouver une communion fraternelle qui attire. Rien d’exceptionnel, mais une volonté de vivre en communauté dans une joyeuse mixité culturelle et sociale. Vivre en frères en partageant son temps, sa ferveur, et en proposant des temps de vie où Dieu est présent, rien de moins ! Faire attention à tous et à chacun dans une volonté de vivre la fraternité à travers toutes ses réalités. D’ailleurs « la proximité de Jésus à l’égard des personnes qui souffrent ne s’est pas interrompue : elle se prolonge dans le temps grâce à l’action de l’Esprit Saint dans la mission de l’Église, dans la Parole et dans les sacrements, dans les hommes de
bonne volonté, dans les activités d’assistance que les communautés promeuvent dans la charité fraternelle, en dévoilant ainsi le vrai visage de Dieu et son amour. » 7 La méditation de la Parole de Dieu nous fournit la boussole pour prendre le bon chemin et laisser la grâce de l’Esprit nous habiter. Notre responsabilité baptismale est de nous rendre disponible à la grâce et d’avancer en confiance avec le Christ dans notre barque.

Père Gregoire BELLUT -Curé – Doyen

La joie d’exprimer notre ferveur malgré « les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps » 1 se trouve dans la rencontre personnelle du Christ et la vie dans l’Esprit pour faire grandir l’amour du Père dans la réalité de chaque jour. Les vacances sont un repos en Dieu, consistant à partir d’un quotidien, surexploité dans la gestion du temps, à une découverte d’un autre horizon, où Dieu est pleinement présent et à la première place. Un autre rythme où le repos donne l’occasion de lire et de méditer la Parole de vie, d’accueillir Dieu dans l’obéissance des Ecritures, l’entendre nous parler, de réfléchir tout au long de ce temps, qui est nôtre et qui est sien, à revoir la hiérarchie des valeurs afin de laisser l’Esprit nous guider sur un chemin de paix. Bref d’être présent au présent, et de nous tenir disponible à la grâce par la présence de l’Esprit Saint et un inattendu de son action dans notre propre histoire. Comme un temps de discernement et de pause, où nous percevons l’Esprit souffler à notre esprit les chemins du Salut, dans la vérité de la rencontre et l’amour de la vie.

Méditer la Parole de Dieu demande à tout baptisé d’être à l’écoute des réalités de la vie humaine, pour ancrer dans la foi nos choix afin de rendre compte de notre espérance. « Mais le drame de notre vie est que parfois nous voyons mal, et que par conséquent nous choisissons mal. En réalité, nous ne pouvons goûter au bonheur de l’Évangile « que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil ». 2  » Ce temps estival de repos et de rythme différencié pour chacun d’entre nous entraîne à accueillir une autre réalité et à réfléchir autrement au
rythme de vie et à ce qui est premier. La générosité qu’offre le temps de repos, nous fait gouter la disponibilité à nous ouvrir à l’immédiat avec candeur, et se laisser guider avec humilité pour répondre de notre vocation chrétienne et de ce qui fait sens pour nous aujourd’hui dans la recherche du meilleur bien.

Nous entendrons l’Esprit nous guider sur d’autres réalités, où l’amour est premier, dans la gratuité de l’engagement qui va jusqu’au bout et jusqu’au don de soi-même. En effet, l’amour reconnaît l’amour et veut toujours connaître plus. Il en est ainsi de notre vie de foi, d’espérance et de charité. Une vie de prière ancrée sur un autre rythme pour rendre Dieu présent différemment, mais aussi nous tenir à sa disposition, dans une intériorité toujours plus profonde lorsque nous nous ouvrons à la réalité de sa présence. Dans le souffle de l’Esprit, nous voici interpellés par la grâce à aller plus loin dans la rencontre vivifiante avec le Seigneur, à venir plus souvent à la messe même en semaine, à reprendre la prière
du chapelet et des lectures de la Parole de vie. Peut-être lire un ouvrage de catéchèse, ou de témoignage de vie chrétienne, et aller à la rencontre des autres dans l’annonce de la Bonne Nouvelle.

1 &1 Gaudium et Spes – Vatican II
2 LA 2023 Sublimatas et miseria Hominis – François citant exhort. ap. Gaudete et Exultate, n. 65.

Les vacances peuvent être un lieu d’expérience mystique par la progression vers la vérité de la relation avec Dieu, Lui qui est vivant pour nous aujourd’hui et pour l’éternité. L’expérience de la rencontre personnelle avec Dieu est commune à tous les témoins de la foi. Un temps de rencontre ou l’intelligence
s’ouvre aux Ecritures, et notre conscience fait alors confiance en Dieu notre Sauveur. Une volonté insatiable de le suivre jusqu’au bout parce qu’Il est amour et que nous voulons vivre totalement de cet amour même si parfois nous ne saisissons pas toutes les exigences ! Dieu existe puisqu’Il s’est manifesté dans notre vie, et nous répondons à son amour par l’engagement de nos choix de vie à la lumière de la Parole.

C’est l’occasion de prendre le temps de témoigner avec audace de notre foi dans le feu de l’Esprit et d’avancer en confiance avec le Seigneur. Être chrétien, c’est parler de Jésus, et de le partager autour de nous comme une chance de salut pour chacun. Seul Jésus nous sauve ! La foi se vit au sérieux, et non dans une forme de tourisme spirituel ou comme un péage de présence à exercer pour posséder les sacrements, pour rouler ensuite dans la vie dite chrétienne sans s’inquiéter des réalités de la charité à vivre autour de nous et dans la folie du relativisme des choses. Les petites routes de la grâce nous font découvrir la beauté de la création et poussent à la louange devant la prodigalité de l’amour et l’action de grâce pour tous les bienfaits reçus.

Alors, point d’indifférence mais cette quête intérieure pour chacun d’entre nous dans l’écoute de la Parole, le dialogue de la prière, et la réalité de la création par le sacrement du frère, afin d’aller plus loin avec Lui dans sa présence car avec Lui nous vivons pleinement toutes les expressions de notre foi
au service de la charité et éclairé par la grande espérance du salut. L’évangélisation est une joie pour chacun d’entre nous, une saveur de l’Esprit Saint que nous partageons dans notre croissance en Dieu, pour guérir toutes les réalités de l’homme abimé par le péché. La Parole de Dieu, non seulement guérit
mais restaure chaque homme et le remet debout. N’en doutons pas, mais plutôt vivons-le pleinement. Dieu ne nous abandonne jamais, même si nous pouvons nous égarer sur les chemins bien sombres de la concupiscence et du détournement de la grâce.

Il nous faut retrouver la ferveur de notre premier amour avec Dieu et partager cette joie de la rencontre qui fait de nous des témoins. « La Parole de Dieu écoutée et célébrée, surtout dans l’Eucharistie, alimente et fortifie intérieurement les chrétiens et les rend capables d’un authentique témoignage évangélique dans la vie quotidienne. » 3 Il nous faut garder la joie d’évangéliser pour amener le plus possible des frères à la grâce du Salut. Jour après jour, nous devons accueillir la présence du Seigneur. Les vacances sont justement le temps de pause de la vie professionnelle et sociale pour trouver un autre espace de rencontre, une hiérarchie du temps différente où Dieu est à découvrir par une autre disponibilité du cœur. Alors nous entendrons l’appel de notre pasteur à vivre cette joie de Dieu dans le témoignage de vie. « Évangéliser c’est rendre présent dans le monde le Royaume de Dieu. » 4

Père Gregoire BELLUT -Curé – Doyen

 

Janvier 2022

 

EDITO 1 SEPTEMBRE 2021