Année Sainte 2025 – Qu’est ce que c’est ?
Année sainte 2025
Le pape a ouvert l’année sainte le 24 décembre 2024 sur le thème du Salut en nous invitant à être des « pèlerins d’espérance ». Qu’est-ce qu’une année sainte et comment vivre concrètement cette année sainte ?
L’année sainte, année jubilaire, est une année de grâce pour les croyants. Nous la voyons dans le judaïsme tous les 50 ans[1] comme source de libération et de sanctification du temps pour rétablir la juste place de Dieu, et l’équitable relation fraternelle. Le pape Boniface VIII a commencé, sous l’impulsion du bon sens des fidèles[2], à promulguer une année de bénédiction qui au cours des siècles s’est faite tous les 25 ans[3]. L’année sainte invite le peuple à une sanctification de l’espace et du temps. Elle fait écho à la parole d’Isaïe « 01 L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, 02 proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur, et un jour de vengeance pour notre Dieu, consoler tous ceux qui sont en deuil, »[4] La vengeance de Dieu étant la revanche de l’amour qui vient jusqu’à pardonner tous nos péchés .Nous comprenons que l’année sainte est un appel pour nous à grandir dans la liberté pour accueillir la grâce dans notre vie et prendre conscience des conversions à effectuer pour discerner avec prudence le quotidien et cultiver notre familiarité avec Dieu dans l’accueil de sa providence.
La porte sainte
Le signe de l’année sainte est l’ouverture de la porte sainte, que nous sommes appelés à franchir pour entrer dans ce dynamisme de renouvellement de notre foi, et d’accueil de la grâce. La mise en route vers Rome, puisque tous les chemins y mènent, est l’occasion de franchir la porte sainte en communion avec tout le peuple de Dieu dans une démarche filiale. Ce temps de pèlerinage est un temps de liberté à retrouver en mettant Dieu au premier rang. Un pèlerinage d’espérance nous dit le pape François, dans cette démarche toute simple de conversion pour accueillir pleinement la grande espérance du salut. La porte sainte de Saint-Pierre n’est ouverte que pour ces occasions et murée lors de la fermeture de ce temps de grâce. Les cathédrales du monde entier ont reproduit cette ouverture le 29 décembre, comme à Créteil, avec une diffusion dans les paroisses et la possibilité dérogatoire de pouvoir franchir une porte sainte soit dans la cathédrale, soit dans un lieu de pèlerinage identifié et nommé comme tel.
Le sacrement de réconciliation
Le pape François rappelle la grâce d’ l’indulgence pour être illuminé par la miséricorde du Seigneur et recevoir « la plénitude du pardon de Dieu qui ne connait pas de limites »[5] Il nous faut donc recourir au sacrement de réconciliation autant de fois que nous le pouvons pour nous purifier tout au long de l’année, et reconnaitre la grâce agissante du sacrement qui produit de l’effet dans notre vie. « Pardonner ne change pas le passé et ne peut modifier ce qui s’est déjà passé. Mais le pardon permet de changer l’avenir et de vivre différemment, sans rancune, sans ressentiment et sans vengeance. L’avenir éclairé par le pardon permet de lire le passé avec des yeux différents, plus sereins, même s’ils sont encore embués de larmes »[6] Si nous le retrouvons déjà comme une demande pratique pour vivre l’indulgence, le fait de mettre en exergue cet aspect précis nous fait comprendre l’importance de nous réconcilier avec Dieu pour transformer notre regard fraternel.
Obtenir l’indulgence
L’année sainte nous fait obtenir l’indulgence qui est une remise de nos péchés sur Terre comme au Ciel, mais aussi par l’action de l’Esprit Saint d’être restaurés dans la communion des saints. Le pèlerinage et la traversée de la porte sainte sont un signe concret de notre volonté de changement. Viennent ensuite les points à mettre en œuvre :
- Le sacrement de réconciliation
- Les œuvres de piété et la prière notamment en priant pour les intentions du pape émises lors de cette année sainte. Le temps diocésain du 9 juin pour l’année sainte entre dans la dynamique de cette démarche jubilatoire.
- Participer à une eucharistie et communier dans le désir d’être tout à Dieu.
- Les œuvres de charité dans la purification de la relation fraternelle et la solidarité, retrouvées dans la reconnaissance d’un même père.
En conclusion, vivre l’année sainte demande pour chacun d’entre nous un travail de conversion et d’écoute en communauté du souffle de l’Esprit pour resplendir de la grâce de l’Esprit. Le pèlerinage et la traversée de la porte sainte sont des moments spécifiques de communion ecclésiale et d’expression par son corps et son âme de la volonté d’union à Dieu. La foi passe aussi par nos pieds. La demande d’indulgence a aussi les quatre exigences nommées, comme principe de réalité dans la vie spirituelle. « il ne suffit pas de me dire : « Seigneur ! Seigneur ! », il faut accomplir la volonté du Père qui est aux cieux »[7] Le sacrement de réconciliation restaure le juste amour avec Dieu, la prière en communion avec le Saint-Père est unité de l’Eglise, et vivre l’eucharistie nous fait mettre Jésus au milieu de nous par les œuvres de charité. Chacun d’entre nous, regardons ce que nous pouvons faire pour vivre pleinement cette année sainte en pèlerins d’espérance.
Par la suite, il nous faudra continuer de réfléchir sur les axes concrets que propose le Pape dans sa bulle d’indiction notamment la place du temps et être artisan de paix, veiller au bien commun, particulièrement dans le respect de toute vie, une recherche de juste rapport à l’argent dans une relation solidaire et développer le don de la grande espérance du salut.
Père Gregoire BELLUT – Curé – Doyen
[1] Lv 25,8-55 – « 10 Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé : chacun de vous réintégrera sa propriété, chacun de vous retournera dans son clan. »
[2] Sensus Fidei – Les fidèles venant à Rome, il organisa l’événement de piété.
[3] D’autres années saintes se sont intercalées, en 1933 pour célébrer la résurrection du Christ, en 1983 par le pape JP II, et en 2016 pour un jubilé de la miséricorde. Mais cela n’empêche pas la périodicité des 25 ans, au siècle et aux 25,50,75 ans du siècle, permettant à chaque génération d’avoir au moins une occasion de vivre ce temps de grâce.
[4] Is 61,1-2
[5] &23 Spes non confundit – Pape François, Bulle pour le Jubilé
[6] ibid
[7] Mt 7,21