Dieu, notre Père, tu ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ;
Tu nous as aimés le premier : tu nous as envoyé ton Fils
pour que le monde soit sauvé,
Montre-nous ta miséricorde et donne-nous ta paix.
Jésus-Christ, Seigneur, livré à la mort pour nos fautes, tu es ressuscité pour nous justifier.
Tu as répandu ton Esprit Saint sur tes apôtres, pour qu’ils reçoivent le pouvoir de remettre les péchés
Délivre-nous du mal et remplis-nous de l’Esprit Saint.
Esprit Saint, notre aide, notre défenseur, tu nous as été donné pour le pardon, en toi nous pouvons approcher du Père, illumine et purifie nos cœurs. Ainsi nous pourrons annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

Lorsqu’on amena un paralysé porté par quatre hommes, Jésus voyant leur foi dit au paralysé :  « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés » (Mc 2, 1-12)

Jésus admire la foi de ces hommes : la foule encombre toute la maison et rend impossible l’approche de Jésus. Ces hommes qui portent le paralysé le montent sur le toit qu’ils ouvrent pour le descendre aux pieds de Jésus. Ces hommes font preuve d’une « foi élémentaire» ; ils sont l’exemple d’une foule considérable de gens qui devant toutes sortes de difficultés  croient à la vie et se disent il y a quelque chose à faire. Ils avaient entendu parler de Jésus qui guérissait des malades, mais ici,  il s’agissait d’un infirme de naissance et de plus, à cause de la foule qui se pressait dans la maison, il était impossible d’approcher de Jésus. On imagine les propos qui ont été tenus : on se moquait d’eux « Vous voyez bien que, à cause de la foule, vous ne pouvez pas amener cet infirme sur son brancard auprès de Jésus »! Comme beaucoup de gens qui ne se découragent pas devant les difficultés et qui mettent toutes leur forces au service de la vie, ils se sont dit : « Il y a quelque chose à faire. Ils montent sur le toit fait de branchages, qu’ils découvrent pour descendre le paralysé sur son brancard. Voilà ce qui étonne Jésus et fait son admiration. Tout le monde attend de voir ce qu’il va faire et lui fait cette annonce surprenante « Confiance, mon fils tes péchés sont pardonnés » Quelques scribes qui étaient présents se dirent « Cet homme blasphème !» Alors pour répondre à leur réaction Jésus leur dit :  « pourquoi ces pensées mauvaises ? Eh bien ! afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre autorité pour pardonner les péchés », il dit au paralysé : « lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison ». L’expression « lève-toi » évoque la résurrection.

La  « foi primaire » de tous ces hommes et femmes qui quotidiennement luttent pour la vie des autres est l’occasion pour Jésus de révéler son identité de Fils de l’homme qui a le pouvoir de pardonner les péchés » et de faire participer les hommes à sa résurrection. «  Le fils ne peut rien faire de lui-même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père ; car ce qu’il voit faire au Père, le Fils le fait pareillement…comme le Père relève les morts et les fait vivre, le Fils lui aussi fait vivre qui il veut » (Jn 5, 19)

Quand des hommes s’unissent et mettent ensemble leur imagination et leurs forces pour remédier à la souffrance, Jésus nous révèle encore aujourd’hui qu’il est celui qui vient nous libérer de la plus grande des infirmité, du péché : il nous dit : « Relève-toi » , et nous fait participer à la résurrection.

  Autre rencontre… Alors que Jésus enseignait à une foule de gens qui venaient à, lui, des scribes et des Pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère (Jn 8)… « Dans la loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Et toi qu’en dis-tu ? ». Dans ce récit, au début, il n’est pas d’abord question du regard : Jésus s’abstient de regarder cette femme toute honteuse ou de regarder ses accusateurs qui n’ont pas d’autres soucis que de tendre un piège à Jésus et d’avoir de quoi l’accuser. Le texte dit simplement « mais Jésus se baissant, se mit à tracer des traits sur le sol ». Comme ils continuaient à lui poser des questions, Jésus se redressa et leur dit :  « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » Ce geste de Jésus qui se relève est une invitation qu’il propose à ces accusateurs de se remettre en face de leur  conscience, avant de condamner cette femme. Et s’inclinant à nouveau, il se remit à tracer des traits sur le sol. Ils se retirèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés et Jésus resta seul. Puis il se redresse et s’adresse à la femme avec délicatesse en lui posant la question  :  «  Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »… « Moi non plus, je ne te condamne pas : va, et désormais ne pèche plus ». Jésus ne regarde pas cette femme comme un juge qui condamne, comme ces hommes qui l’ont traînée à ses pieds. Il ne la regarde pas non plus en fonction de sa contrition dont on ne parle pas. Il la regarde comme une femme qui est aimée de Dieu.  Cet épisode nous indique que le regard de Jésus est un regard qui transforme chacun avec un amour qui nous fait prendre conscience de notre péché. Jésus voit en elle une femme pécheresse pardonnée  A l’imitation de Jésus, si quelqu’un nous a fait du mal, avant de le juger, de le condamner, il nous faut l’aimer.

Pierre  après avoir renié Jésus par trois fois, perçut le regard que Jésus portait sur lui; alors ils se rappela la parole de Jésus : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois » (Lc 22, 61).

Au Calvaire avant de mourir, Jésus voit ceux qui l’ont flagellé,  se sont moqué de lui et  l’ont crucifié. Il fait cette prière : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Jésus voit l’un des malfaiteurs crucifiés avec lui qui l’insultait :  « N’es-tu pas le Christ, Sauve-toi toi-même et nous avec ! » L’autre lui répondit : «Pour nous c’est juste : nous recevons ce que nous avons mérité ; mais lui n’a rien fait de mal » et se tournant vers Jésus lui dit : « Jésus, souviens toi de moi quand tu viendras comme roi !» Jésus, le regardant, lui dit : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23, 39-43).

P. Philippe BRADEL, f.c.