« Jésus entra dans le temple et chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs et les sièges des marchands de colombes » et il leur dit : « il est écrit : Ma maison sera appelée maison de prière ; mais vous, vous en faites une caverne de brigands » (Mc 11,11,15-17). Jésus est scandalisé de voir ces hommes plus préoccupés de s’enrichir que de rendre un culte à Dieu. Les Juifs lui demandèrent : «  Quel signe nous montreras-tu pour agir de la sorte ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce temple et, en trois jours, je le relèverai. »… Mais lui parlait du temple de son corps (Jn 2,15-20).

Aussi, lorsque Jésus se leva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi » (Jn 2, 18-21)

Il traduit dans ses gestes ce qu’il a dit au sujet de l’accroissement de la richesse comme dans la parabole du riche insensé ! Celui-ci après une très bonne récolte se dit : que vais-je faire «  je vais démolir mes greniers  j’en bâtirai de plus grands »..  et je me dirai « te voilà avec quantité de biens en réserve pour de longues années ».  « Insensé, cette nuit on te redemande ta vie et ce que tu as préparé, qui donc l’aura ? » Voilà ce qui arrive à celui qui amasse un trésor pour lui-même au lieu de s’enrichir auprès de Dieu. (Lc 12,16-21)

Lorsque le jeune homme riche demande à Jésus ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle, Jésus admire la soif de perfection de ce jeune homme, le regarda et l’aima et lui dit : «  Vends tous tes biens et viens à ma suite, tu auras un trésor dans les cieux ». Il s’en alla tout triste car il avait de grands biens (Mc 10,17-22). « Qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu ! »… «Alors qui peut être sauvé ? Fixant sur eux son regard Jésus dit : Aux hommes  c’est impossible mais pas à Dieu » (Mc 10,17)

L’attachement à ses biens l’empêche d’être libre pour suivre l’appel de Jésus. Voilà le danger, non de la richesse mais du culte de l’argent, qui nous écarte de Dieu : « Nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et l’argent » : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’Argent » (Mt 6,24).  La colère de Jésus rappelle la colère de Moïse face aux Hébreux adorant le veau d’or au pied du Sinaï (Ex 32,19).

Jésus se révolte contre le culte de l’argent qui prend plus de place que le culte dû à Dieu. Ce geste de Jésus a aussi une portée prophétique. Le temple de Jérusalem était vu comme le signe de la présence de Dieu. Il dit à la Samaritaine : Ce n’est plus a Jérusalem ou a Garizim qu’on adorera Dieu «  Crois moi, femme, l’heure vient où ce n’est plus sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… L’heure vient, et maintenant elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité… (Jn 4,28).  C’est  lui, Jésus, qui est le temple de Dieu.

A plusieurs reprises Jésus a guéri des malades le jour du sabbat.

« Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue un jour de sabbat. Il y avait là une femme possédée d’un esprit qui la rendait infirme depuis dix huit ans ; elle était toute courbée et ne pouvait se redresser complètement. En la voyant, Jésus lui adressa la parole et lui dit : « Femme, te voilà libérée de ton infirmité ». Il lui imposa les mains : aussitôt elle redevint droite et se mit à rendre gloire à Dieu. Le chef de la synagogue indigné  de ce que Jésus ait fait une guérison le jour du sabbat prit la parole dit à la foule  « il y a six jours pour travailler. C’est donc ces jours-là qu’il faut venir pour vous faire guérir et pas le jour du sabbat » (Lc 13, 10-17). Et le récit de souligner l’indignation du chef de la synagogue devant cette guérison faite le jour du sabbat : « Il y a six jours pour travailler. C’est donc ces jours-là qu’il faut venir pour vous faire guérir et pas le jour du sabbat ! ».

Un autre jour de sabbat, Jésus entra dans la synagogue et il  enseigna; il y  avait là, un homme qui avait la main paralysée (Mc 3,1-4). Les scribes et les Pharisiens observaient Jésus pour voir s’il le guérirait  le jour du sabbat, afin de trouver de quoi l’accuser. Jésus dit à l’homme qui avait la main paralysée : « Lève-toi ! Viens au milieu. » et il leur dit : «  Ce qu’il est  permis le jour du sabbat, est-ce de faire le bien ou de faire le mal ?, de sauver un être vivant ou ce le tuer ? » Mais eux se taisaient. ; Promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur, il dit à cet homme : « Etends la main » Il l’étendit et sa main fut guérie (Mc 3,1-5). Une fois sortis, les Pharisiens tinrent aussitôt conseil avec les Hérodiens, contre Jésus, sur les moyens de le faire périr.

Ce qui met Jésus en colère c’est de voir  que les spécialistes de la  loi ne savent plus reconnaître que la plus grande loi c’est d’être au service de la vie et non comme eux qui cherchent les moyens de le mettre à mort. Lorsque les pharisiens l’accusent d’agir par « Belzéboul, le chef des démons, Jésus déclara : «  je vous le déclare, tout péché, tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné  (Mt 12,31).

La colère de Jésus est une colère qui souligne le refus de le reconnaître comme celui qui fait le lien entre Dieu et toute l’humanité.

P. Philippe BRADEL, f.c.

Seigneur, comme toi je peux constater combien l’argent et la richesse  deviennent
une véritable idole contre le droit, la justice et contre le respect de la planète,
« notre maison commune  ». Alors je te comprends dans ta colère.

Apprends-moi à ne pas succomber à toutes les formes d’idolâtrie de l’argent, et si je suis animé par la colère, qu’elle ne soit pas source d’orgueil ou de haine !