«  Certains disaient : « C’est le prophète Élie. » »

 

Qu’est-ce que remplir notre rôle prophétique ? C’est témoigner de notre foi au
Christ, c’est-à-dire vivre la volonté de Dieu dans notre vie quelles que soient les
circonstances et rappeler cette fidélité aux Écritures en tout circonstance. Akash
Bashir, premier serviteur de Dieu pakistanais, l’a rappelé de manière radicale dans la
réalité de sa mission prophétique. Âgé de 20 ans, il a empêché le 15 mars 2015 un
terroriste musulman proche des talibans d’entrer dans l’Église avec son matériel de mort
en déclarant « Je mourrai mais je ne te laisserai pas entrer », sauvant ainsi des centaines de personnes dans l’Église. Il aurait pu ouvrir la porte, pensant à sa famille et à ceux qui l’aiment, il aurait pu s’enfuir. Au nom du Christ et de la fidélité à la Parole, par charité pour ses frères, il a refusé la compromission pour rappeler la radicalité de
l’amour et donner sa vie. Dans le nihilisme de ce monde, il a été prophétique en
rappelant que c’est le Christ, dans le sacrifice de la croix, qui nous montre l’exemple.

C’est un martyr de ce siècle, un jeune de notre époque, plein du désir de vivre la
civilisation de l’amour, qui s’est confronté à la culture de mort et à l’absurdité de la
violence. Il est mort, juste parce qu’il est chrétien et qu’il a assuré sa mission jusqu’au
bout. Notre peur hystérique du Covid, et les demandes surréalistes de vaccination et de
protection, doivent nous interroger vraiment sur le service de la charité et ce qui est
premier dans notre vie. Il en va de même pour nos demandes de libération et la peur de
l’impuissance de la prière, comme une espèce d’envoutement : notre foi serait-elle donc si
faible que nous ne soyons pas certains que Dieu agit ? Jésus n’est-il pas le prophète par
excellence, celui qui nous parle de Dieu, celui qui est Dieu et s’offre à nous dans l’amour
gratuit jusqu’à nous ouvrir les portes du Royaume, et ainsi régner pleinement dans
notre vie. Vivre de manière prophétique, c’est rappeler que la Parole de Dieu est la
boussole de notre vie, l’orientation de notre cœur, la carte de notre âme pour nous
diriger vers la demeure éternelle en Dieu. Jésus est notre Sauveur. Encore faut-il en
prendre pleinement conscience et nous enraciner en Lui, c’est-à-dire avoir foi.

Il nous faut rappeler sans cesse dans la prière, la méditation de la Parole et le
service communautaire l’impératif d’être disponibles à la volonté de Dieu. « Lorsque…
nous devenons conscients de la participation à la triple mission du Christ, …sacerdotale, prophétique et royale 1 , nous devenons également plus conscients de ce à quoi doit servir toute l’Église, en tant que société et communauté du peuple de Dieu sur la terre, et nous comprenons aussi quelle doit être la participation de chacun d’entre nous à cette mission et à ce service. » 2 L’incarnation du Christ est la promesse du Salut, qui
redonne sens à toute notre vie et donc invite à un changement du cœur, une
transformation de toute notre personne pour chaque jour cheminer en sa présence. Si
Dieu nous transforme dans notre personne, il faut le vivre dans nos actes. Soyons
attentifs à être missionnaires dans notre vocation prophétique, en permettant à chacun
de découvrir le grand mystère de la foi dans l’annonce du Salut et d’une régénération de
toute notre vie. Au service des uns et des autres, soyons prophétiques dans la gratuité
du don et l’accueil du Christ en toute circonstance. Il est Vivant et nous appelle à Le
suivre, alors exultons de joie.

Père Gregoire BELLUT -Curé – Doyen